Édito
01/09/2010

Contre le cancer, l’éthique est un impératif populaire pour une lutte humaniste et efficace

Gilbert Lenoir, président de la Ligue contre le cancer

Déjà convaincu depuis sa création de la pertinence du comité éthique et cancer, j’ai la conviction, en tant que nouveau président de la Ligue contre le cancer, qu’il faut le rendre encore plus populaire et accessible au plus grand nombre. Dans une lutte moderne et efficace contre le cancer, l’éthique doit occuper une place centrale, « au cœur de la cité ». Le questionnement éthique ne doit pas être réservé à une élite ou à des experts. L’éthique doit contribuer au décloisonnement, à la lutte contre le ghetto sanitaire ou social, voire sociétal, dans lequel trop de malades, de proches ou même de professionnels de santé sont encore enfermés. C’est pourquoi les membres du comité, tous libres et indépendants, les lecteurs fidèles de ce bulletin et les militants de la Ligue doivent promouvoir l’existence du comité et la possibilité donnée à tous, personne physique ou morale, de solliciter son avis. Les centres et unités de soins, les écoles, les universités, les autres associations de lutte, de malades, les centres sociaux, les lieux institutionnels et, même et surtout, les entreprises, les décideurs et la presse doivent savoir que ce comité existe et diffuse des avis. Il s’agit d’en faire un des outils de la démocratie sanitaire et sociale que j’appelle de mes vœux et dont la lutte contre le cancer peut être, doit être, le terreau fertile. Face aux équations, parfois difficiles à résoudre en éthique, qui mettent en tension l’intérêt de l’individu, ses capacités à appréhender des choix qui se doivent d’être éclairés – ceux des soignants, des proches ou de la société –, seule une appropriation populaire du questionnement éthique peut être à la hauteur des enjeux extraordinairement décisifs d’une véritable lutte contre le cancer humaniste, efficace, qui n’oublie personne et hisse la dignité et l’intégrité de chacun au centre de toute action, voire de toute pensée. Aujourd’hui, membres du comité éthique et cancer, lecteurs du bulletin ou ligueurs, nous avons tous un rôle à jouer pour relever ce défi majeur.