Saisine n°13

du 03 janvier 2011

Lors d’une prise en charge en soins continus, la poursuite d’une chimiothérapie au bénéfice minime voire inexistant se justifie-t-elle ?

Saisine discutée

lors de la 9ème session plénière du Comité éthique et cancer du 7 octobre 2010

Personne(s) auditionné(es)

Dr Xavier Watelet, médecin généraliste à Colombes

Rapporteur(s)

Mario Di Palma, Olivia Ribardière, Jean-François Richard

Descriptif saisine

Une femme âgée de 56 ans est atteinte d’un cancer du sein depuis 2001 pour lequel elle a été traitée par tumorectomie-radiothérapie, complétée par différentes chimiothérapies. Cette patiente a connu au décours de ces années toutes les complications de cette maladie, avec des localisations secondaires dans tous les organes susceptibles d’être atteints. Elle vit actuellement à son domicile avec, entre autres, des localisations cérébrales sous corticothérapie à forte dose, une oxygénothérapie au long cours pour la soulager d’atteintes pulmonaires et pariétales et une chimiothérapie mensuelle, avec les contraintes inhérentes aux transports et aux hospitalisations de jour.
C’est à l’occasion de la survenue de complications infectieuses itératives, favorisées notamment par le port d’une sonde double J, que son médecin traitant a évoqué de façon insistante avec cette femme l’éventualité d’une prise en charge en soins continus.
Cette situation conduit le médecin traitant de cette femme à s’interroger sur la justification médicale de la chimiothérapie mise en œuvre jusqu’à présent. Au-delà de ce cas particulier, ce médecin sollicite l’avis du comité sur le bien-fondé des chimiothérapies dites de « confort », dont on sait que leur bénéfice est minime, voire inexistant. Est-il licite de poursuivre de telles chimiothérapies, alors qu’elles n’améliorent pas la qualité de vie et même souvent l’amoindrissent ? N’est-il pas préférable dans ces situations d’engager des soins palliatifs exclusifs, sachant que cela suppose de dire au patient que la prise en charge n’a plus de visée curative ?