Saisine n°21

du 15 janvier 2013

De l’équité d’accès et d’information aux tests génomiques : le cas du test prédictif Oncotype DX dans les cancers du sein

Saisine discutée

lors de la 15ème session plénière du Comité éthique et cancer du 27 juin 2012

Personne(s) auditionné(es)

Suzette Delaloge, oncologue médicale, responsable du service de pathologie mammaire, institut Gustave-Roussy

Rapporteur(s)

Philippe Amiel, Jean-Michel Bidart, Mario di Palma

Descriptif saisine

Environ 53 000 femmes se voient diagnostiquer annuellement un cancer du sein en France. Parmi les 80 % présentant un cancer infiltrant, environ la moitié reçoit une chimiothérapie adjuvante dans le but de diminuer la probabilité de récidive à dix ans et d’augmenter leur espérance de vie. Cependant, une grande partie des femmes qui reçoivent une chimiothérapie la reçoivent « pour rien », parce qu’elles n’auraient pas rechuté sans la recevoir ou que parfois elles rechutent malgré elle.
Des tests multigènes ont été développés dans les dernières années, qui sont mieux capables que l’ensemble des facteurs classiquement utilisés (grade, récepteurs aux hormones, prolifération, âge, taille de la tumeur et envahissement des ganglions) de prédire, en addition à ceux-ci, quelles femmes vont obtenir un bénéfice réel d’une chimiothérapie adjuvante.
Parmi ces tests, Oncotype DX est le plus avancé. Il permet d’éviter 20 à 25 % des chimiothérapies environ. Il est très largement utilisé aux États-Unis, et est inclus dans les recommandations nationales américaines et internationales de prise en charge, avec un bon niveau de preuve (« présomption scientifique »).
En France, le test est pleinement disponible puisque estampillé CE, mais non remboursé. Il n’existe pas de procédure de remboursement européenne pour ces nouveaux tests. Tout ceci pose des problèmes d’équité d’accès aux tests et la France prend du retard dans l’adoption de ces tests génomiques.