Saisine n°26

du 19 septembre 2014

Quand la maladie n’est pas ou ne peut être la priorité de ceux qui en sont atteints

Saisine discutée

lors de la 18ème session plénière du Comité éthique et cancer du 16 septembre 2013 et lors de la réunion du groupe de travail du 19 février 2014

Personne(s) auditionné(es)

Laurent Zelek, directeur du département d’oncologie de l’hôpital Avicenne, Bobigny

Rapporteur(s)

Sylvia Achin, Philippe Bataille et Michel Ducreux

Membres du groupe de travail

Sylvia Achin, Philippe Bataille, Alain Bouregba, Mario di Palma, Michel Ducreux, Jean-Pierre Escande, Françoise Henry, Françoise May-Levin

Descriptif saisine

Il n’est pas rare pour le corps médical d’être confronté à des personnes malades qui ne suivent pas leurs traitements. En effet, la bonne observance de ces traitements se heurte à des réalités bien plus prioritaires pour certains comme celle de subvenir aux besoins quotidiens dans des conditions de vie difficiles. Nombre de malades se préoccupent avant tout de l’essentiel, à savoir manger ou s’occuper de leurs enfants plutôt que de leur santé. Marquées par ce quotidien épuisant, ces personnes concentrent tous leurs efforts à la survie basique et immédiate plutôt qu’au suivi d’un éventuel traitement lourd aux effets secondaires quelquefois délétères et inadaptés à leur quotidien. En somme, leur condition sociale, qui les éprouve déjà durement sur les plans moral et physique, peut inciter ces personnes malades à suspendre ou à abandonner leur traitement.
« En France, le corps médical sous-estime à quel point la situation sociale est importante dans le processus de guérison », assure le Pr Laurent Zelek, cancérologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Dans ces circonstances, la question est de savoir comment procéder et accompagner autant que faire se peut ces populations. S’éloigner du protocole de soins en l’adaptant au risque d’une perte de bénéfice s’avère-t-il être une solution ?