Saisine n°27

du 16 décembre 2014

La parole de l’autre : de la neutralité de l’interprétation

Saisine discutée

lors de la 19ème session plénière du Comité éthique et cancer du 16 décembre 2013 et lors de la réunion du groupe de travail du 9 avril 2014

Personne(s) auditionné(es)

Alain Bouregba, psychologue - psychanalyste

Rapporteur(s)

Philippe Amiel et Daniel Oppenheim

Membres du groupe de travail

Sylvia Achin, Philippe Bataille, Jean-Pierre Escande, Christiane Etévé, Françoise May-Levin, Mario di Palma, Marie-France Roux

Descriptif saisine

Dans le dessein de finir un article sur le couple et le cancer pour un hebdomadaire généraliste, une journaliste, renseignée par la Ligue contre le cancer, joint un psychologue connu pour s’occuper de personnes ayant été touchées par le cancer. Elle souhaite que le professionnel commente des récits qu’elle a recueillis auprès de femmes touchées par la maladie et qui portent sur le soutien, l’empathie ou, à l’inverse, sur l’indifférence, voire la mise à distance par le conjoint.
La journaliste invite ainsi le psychologue à interpréter ces témoignages, à expliquer les motifs du comportement des conjoints, et la signification que les femmes concernées avaient pu donner à ces comportements.
Assurément, ce type de demande repose sur une méconnaissance de ce qu’est la clinique psychique et pose, pour le professionnel des soins psychiques, un problème moral : peut-il s’autoriser scientifiquement et éthiquement à répondre à une telle demande (interpréter le sens de propos rapportés, tenus en dehors du cadre clinique) ? Doit-il pour autant laisser sans réponse l’opinion publique quand elle se préoccupe de situations humaines qui, peut-être à tort, l’alarment ou la rassurent ?