Saisine n°9

du 31 mai 2010

Comment concilier la demande d’espoir des patients en situation métastatique (et de leurs proches) avec l’absence de résultats des traitements ? Doit-on prendre en compte l’aspect économique de ces traitements ?

Saisine discutée

lors de la 7ème session plénière du Comité éthique et cancer du 22 février 2010

Personne(s) auditionné(es)

Dr Gisèle Chvetzoff, médecin praticien spécialiste des Centres de lutte contre le cancer, centre Léon Bérard de Lyon

Rapporteur(s)

Alain Bouregba, Mario Di Palma, Jean-François Richard

Descriptif saisine

Un homme de 58 ans atteint d’un cancer du poumon localement avancé est pris en charge par un nouveau médecin, alors qu’il a déjà reçu trois lignes de chimiothérapie sans efficacité et qu’il a présenté une progression cérébrale et osseuse. Une quatrième ligne de chimiothérapie est engagée, qui ne présente pas plus d’efficacité, tandis que des douleurs sternales apparaissent. Malgré tout, l’état général de ce patient reste plutôt bon et une radiothérapie de l’encéphale total a permis de contrôler les symptômes cérébraux. Au cours d’une consultation avec cet homme et son épouse, le médecin propose une irradiation de la zone douloureuse, mais indique qu’il ne lui paraît pas souhaitable de débuter une nouvelle chimiothérapie, compte tenu d’une balance bénéfice/risque vraisemblablement défavorable, la maladie étant visiblement chimiorésistante.
Quelques jours plus tard, l’épouse de cet homme contacte le médecin en reprochant à ce dernier d’avoir “anéanti” son mari et en contestant son analyse de la situation. Un nouveau rendez-vous est pris, au cours duquel l’homme et son épouse réfutent les arguments du médecin et considèrent qu’il est indispensable de poursuivre le traitement par chimiothérapie.
Le médecin sollicite l’avis du comité éthique et cancer pour savoir quelle est la bonne attitude à adopter sur le plan éthique dans ce type de situation. La question posée est notamment de savoir comment concilier le respect de l’autonomie du patient et l’affirmation de la position du médecin, fondée à la fois sur son expérience et sur des arguments scientifiques. Par-delà, comment le médecin peut-il préserver une relation de confiance avec le patient dans ce contexte et quelle est la bonne attitude à adopter pour répondre à la quête d’espoir qui en définitive sous-tend la demande du patient ? Enfin, faut-il prendre en compte les aspects économiques – en l’occurrence le coût d’un traitement dont le médecin pense qu’il sera inutile, voire néfaste – dans la décision ?