Un avis du comité de déontologie et d’éthique de l’Institut national du cancer
En s’intéressant aux questions éthiques posées par le traitement et l’accompagnement des personnes âgées touchées par le cancer, le comité de déontologie et d’éthique de l’Institut national du cancer (INCa) a souhaité répondre à l’interrogation qui constitue le titre de son avis : la personne âgée est-elle toujours respectée ? La question est d’importance, sachant que le nombre de personnes de plus de 65 ans atteintes d’un cancer ne cesse d’augmenter.
Les réflexions menées par les 7 membres du comité de l’INCa s’articulent autour des questions des spécificités et des besoins des personnes âgées, en termes de soins, de traitements mais aussi d’information et de respect de l’autonomie. Le comité constate notamment que cette population de patients est fréquemment exclue de la recherche clinique. De fait, cela « conduit à s’interroger sur le caractère éthique de propositions de traitement qui n’ont apporté ni la preuve de leur efficacité ni surtout de leur absence de toxicité dans le contexte du vieillissement ».
L’avis observe également un certain nombre de déficits touchant à la formation, à l’organisation des soins ou à la reconnaissance et à la valorisation du temps indispensable aux soins. Ces déficits « constituent autant d’obstacles à l’élaboration d’un parcours de soins de qualité pour la personne âgée ». D’autant, constate le comité de l’INCa, que l’on peut s’interroger sur la manière dont ces patients sont réellement informés, respectés dans leur autonomie, et questionnés à propos de leurs désirs et de leurs attentes.
En conclusion, l’avis met en évidence « de réelles difficultés à l’élaboration d’un parcours de soins à la fois soucieux des potentielles fragilités de cette tranche de vie et respectueux de l’autonomie des sujets. (…) Notre système de santé doit relever le défi d’un nombre toujours plus grand de personnes âgées à traiter pour des soins en cancérologie et doit donc se poser la question de la meilleure prise en compte de leurs besoins tant médicaux que relationnels, afin de respecter tous les âges de la vie et assurer un accompagnement éthique de chacun. »