Saisi par l’association ELLyE (Ensemble Leucémie Lymphomes Espoir), le Comité éthique et cancer fait le constat d’une pénurie récurrente d’immunoglobulines humaines avec les problèmes éthiques qui en découlent, notamment pour les malades du cancer : l’accès aux immunoglobulines est inégal, ce qui engendre des conséquences délétères pour la santé et la qualité de vie de nombreux malades ; il y a une distorsion qui interroge entre le principe éthique défendu en France de gratuité du don et la nécessité, pour couvrir plus de la moitié des besoins, d’importer des médicaments dérivés du sang collectés moyennant rémunération, ce que la France réprouve sur son sol. Le Comité observe en outre, sur notre territoire, des difficultés particulières contribuant à cette pénurie, affectant structurellement les instances gérant la filière et leur environnement juridique et de politique de santé.
Sur ces bases, le Comité éthique et cancer identifie les axes d’amélioration suivants :
- Une correction des difficultés structurelles des établissements en charge de la collecte des produits sanguins et de la fabrication des médicaments dérivés du sang, couplée à une approche politique volontariste, leur assurant les moyens nécessaires aux missions d’organisation pratique de la collecte et de valorisation des donneurs.
- L’harmonisation des conditions du don de plasma avec celles proposées aux donneurs d’autres types d’éléments du corps humain, incluant une possibilité d’indemnisation, respectueuse aux plans éthique et légal du principe de neutralité financière du don : ni enrichissement, ni appauvrissement.
- Une meilleure mobilisation (autre qu’indemnitaire) des donneurs de plasma, appuyée sur le résultat d’enquêtes auprès du public (particulièrement des jeunes), explorant et décrivant leurs perceptions du don.
Une meilleure reconnaissance sociale de la générosité et de la solidarité qu’expriment par leur don les personnes qui donnent leur plasma.