Édito

Disparition de Françoise May-Levin, membre du Comité éthique et cancer

Avec une infinie tristesse, nous apprenons la disparition de Françoise May Levin.

Françoise portait une lumière en elle. Cette lumière, elle l’a mise il y a bien des années au service de la Ligue, plus particulièrement au service de l’aide aux  personnes malades. Je l’ai connue sous la présidence de Gabriel Pallez. Elle achevait son exercice de cancérologue à l’IGR. La Ligue était encore avenue Stephen Pichon. Je me souviens d’elle, tout petit bout de femme, dans un tout petit bureau….Petit bureau, mais avec quelle énergie elle y défendait les actions pour les malades ! Puis elle créait les groupes de paroles et les faisait fonctionner pendant des années. Représentait la Ligue au conseil d’administration de Santé Service, soutenant farouchement le développement de l’hospitalisation à domicile. Et ainsi de suite…

Cette lumière elle l’a ensuite mise à partir des années 2000 sur la réflexion éthique. Notre Comité existe grâce à elle. Elle a été à son origine, sollicitant Axel Kahn pour assurer la présidence. Nous connaissons l’évolution de ce Comité, son essor et sa reconnaissance. Certes, elle était moins présente ces dernières années. Mais récemment je l’appelais pour lui parler de l’évolution du Comité dans sa composition. Elle avait toujours le même intérêt pour les thèmes de réflexion et les avis rendus.

Cette lumière - et cela est moins connu – elle l’a aussi consacrée aux étudiants de la faculté de droit de Paris Descartes, maintenant Université de Paris. Dès la création des premiers masters Droit et médecine, je l’avais sollicitée pour intégrer l’équipe d’enseignants spécialisés en ce domaine. Elle y a fait merveille. Au regard des enseignements théoriques en droit médical que nous dispensions, elle apportait la vision médicale de terrain, dans la relation médecin malade. Les étudiants l’adoraient et certains, largement en fonction dans la vie professionnelle, m’en parlent encore.

En 2006, elle publiait un livre intitulé « L’humanité du soin ». Ce titre résume et symbolise Françoise, son attention aux autres et la relation avec les personnes malades.

Nous lui rendrons hommage le lundi 5 octobre lors de notre prochain Comité. Tristement, mais fiers de l’avoir connue.

Claudine B. Esper, Présidente du Comité éthique et cancer