Saisine n°32

du 25 novembre 2015

Éthique de la sollicitation aux dons

Saisine discutée

lors des sessions plénières du Comité éthique et cancer du 3 juin et du 26 octobre 2015 et lors du groupe de travail du 21 septembre 2015

Personne(s) auditionné(es)

Gérard de la Martinière, président du Comité de la Charte,
Nolwenn Poupon, responsable communication et étude à France Générosités,
Yaële Afériat, directrice de l’association française des fundraisers,
Hélène Bongrain Meng, directrice du développement des ressources de l’institut Curie,
Chantal Le Gouis, responsable marketing à la fondation ARC pour la recherche sur le cancer,
Christophe Leroux, délégué à la communication et au développement de la Ligue contre le cancer,

Rapporteur(s)

Claudine Esper

Membres du groupe de travail

Philippe Bataille, Michel Colin Aronovicz, Gérard Dabouis, Patrick Gaudray, Olivia Ribardière

Descriptif saisine

La motivation et la confiance des donateurs sont des préalables au don et au développement de la philanthropie. Cela passe par le respect de la volonté des donateurs. En ce sens, le don doit être raisonné, mûrement réfléchi et reposer sur une argumentation factuelle. Pourtant, pour déclencher le don, le cœur et l’émotion sont des leviers souvent autrement puissants que l’esprit et la raison et, en toute éventualité, sont indispensables.
L’action des associations qui œuvrent dans le champ de la santé et de la solidarité dépend en grande partie de la générosité du public. Le caractère incontestable et prioritaire des causes humanitaires pour lesquelles s’engagent ces associations, par exemple la lutte contre le cancer, justifie-t-il de privilégier l’efficacité des messages délivrés à leur sincérité, voire à leur véracité ? En d’autre terme, l’évidence de ces causes autorise-t-elle à utiliser des moyens dont certains pourraient s’apparenter à une tromperie du public ? La délivrance de messages dont le haut contenu émotionnel, garant possible de l’efficacité, l’emporte sur la réalité présente des perspectives et des espoirs, doit-elle être tolérée en vertu du principe selon lequel « la fin justifierait parfois les moyens » ? Est-il licite sur un plan éthique de culpabiliser afin de mobiliser ceux que l’on souhaite légitimement pousser à la générosité et au don ?  Peut-on spécifier les principes auxquels devraient souscrire toutes les campagnes de collecte de dons, dans le souci conjoint de leur succès et du respect intransigeant des personnes ?