Saisine n°48

du 20 janvier 2025

Quelles réponses éthiques apporter à la demande pressante d’une personne atteinte d’un cancer en situation palliative avancée à poursuivre un traitement anticancéreux ?

Saisine discutée

Monsieur L., 48 ans, est pris en charge pour un mésothéliome pleural évolutif après 4 lignes de traitements. Son état général est de plus en plus altéré ; il présente un essoufflement au moindre effort et des douleurs thoraciques contrôlées par un traitement morphinique. Il est néanmoins autonome.

Ce patient est informé par son oncologue qu’un éventuel nouveau traitement par chimiothérapie aurait une très faible probabilité de ralentir l’évolution de la maladie et d’améliorer ses symptômes. Il est également informé qu’un nouveau traitement de chimiothérapie pourrait être à l’origine d’effets indésirables susceptibles de dégrader davantage sa qualité de vie. Pour le médecin, il ne semble pas raisonnable d’envisager une nouvelle chimiothérapie.

Néanmoins, il existe une chimiothérapie, mentionnée par les référentiels d’oncologie thoracique, qui n’a pas encore été administrée à ce patient. Ce dernier demande instamment au médecin de lui prescrire cette nouvelle chimiothérapie, estimant « qu’il n’a pas le choix, qu’il veut absolument essayer ».

Pour le médecin oncologue, cette situation soulève deux questions : d’une part, aurait-il dû dissimuler à son patient l’existence d’une possible option de chimiothérapie pour « contraindre » ce dernier à privilégier une prise en charge exclusivement symptomatique ? D’autre part, doit-il refuser d’accéder à la demande de son patient à recevoir une chimiothérapie que l’on peut considérer être « compassionnelle » ? En d’autres termes, cette saisine interroge sur l’attitude médicale à adopter lorsqu’un patient atteint d’un cancer en situation palliative terminale « s’obstine » à vouloir poursuivre un traitement estimé « déraisonnable » par son médecin.

Descriptif saisine